UNIVERS
Flore et Cynthia, c’est comme le film de Ridley Scott, entre la conception du film en 1990 et sa sortie en 1991, elles se projettent dans ce monde. Mais cette fois-ci, ce n’est pas pour braquer une épicerie, mais bel et bien pour faire leur braquage du cinéma.
Elles se rencontrent dans un éclat de rire et se reconnaissent un même désir, une même quête.
C’est d’abord une sensation : sans être engagée, nous avons toujours eu du mal à adhérer à ce que nous propose la société. C’est comme si nous étions posées à l’écart, n’arrivant ni à se soucier du monde, ni à y trouver une place, sans jamais réussir à le rejeter totalement. Chaque tentative d’inclusion se soldant par un échec. C’est comme une brume épaisse, ou une peinture de Munch. C’est à partir de là que s’installe la solitude intérieure. Si rien ne me fait écho, si rien ne résonne en moi, comment vivre ?
Une même force nous uni, quelque chose qui nous habite. De l’ordre de la perpétuelle régénérescence. Un besoin de toujours se renouveler, aller chercher plus loin, plus profond. Elle et moi on se reconnaît là-dedans. Alors on a cherché ensemble, à trouver comment vivre, à trouver notre place, à chercher une maison. Mais pas une maison qui nous sépare de la rue ou de la nature, une maison sans murs, sans portails, sans contours. Une maison où tout puisse fleurir.
Comme nos identités sont mouvantes et variées. Comme il est difficile pour nous de nous définir. Comme nous avions envie de nous mélanger et de multiplier nos chances de nous confondre au monde, nous créons ce site. Voici donc nos univers mêlés. Un pas dans les arts du spectacle, l’autre dans le cinéma, toutes les deux en quête d’un art qui nous permette de transcender la réalité.
Mais qu’est-ce que ça veut dire « transcender la réalité » ?
Nous pensons que la réalité est multiple. Pas dans le sens où chacun peut construire sa réalité au dépend de ce qui existe autour. Dans le sens où il existe plusieurs façons de concevoir la vie à travers nos croyances, nos cultures, notre expérience… Nous pensons que c’est précisément cela qui fait la richesse de notre humanité. La transcender c’est s’immerger dans la différence, s’aventurer vers l’inconnu pour se rapprocher toujours un peu plus de ce qui nous uni, de ce qui fait un. Il existe une théorie qui dit que nous viendrions tous – nous, les animaux, les arbres et les plantes, enfin tout ce qui est vivant et même ce qui l’est un peu moins comme la roche – d’un même atome. Dans ce sens, nous comprenons plus facilement comment cela se fait que nous partageons 50% de notre ADN avec une banane. Mon ADN partage plus de similitude avec celui d’une banane qu’avec celui de ma grand-mère.
Ça fait réfléchir…
Donc à notre époque, si évoluée que nous n’avons toujours pas réussi à éradiquer la faim, ni les guerres, ni la corruption, ni la domination, et où le chaos se faufile jusque dans les hautes sphères du pouvoir, nous pensons qu’en tant qu’artiste, il est préférable de rappeler : l’importance de la solidarité et de la tolérance. Pour cela nous allons parler de la beauté de la vie, sous toutes ses formes.
Car nous pensons que c’est en créant du commun, en rêvant à plusieurs, en faisant corps avec une réalité collective, qui nous trouvons ancrage dans la vie.